Enseignements
B.O n°30 23 juillet 1998 /p.1689
élementaire et
secondaire
Assistance pédagogique à
domicile en faveur des enfants et
adolescents
atteints de troubles de la santé
évoluant sur une longue période.
texte adressé aux recteurs et aux inspecteurs d'académie ;
aux directeurs des services départementaux de
l’éducation nationale.
Réf : Loi d’orient.n° 89-486 du
10-7-1989(RLR501-0) ;
C- n° 92-194 du 29-6-1992; C. no
93-248 du 22-7-1993
(501-5) -
Le droit à l' éducation , garanti à chacun en vertu de l’
article ler de la loi d'orientation sur l'éducation du 10 juillet 1989,
concerne bien entendu les enfants et les adolescents atteints de troubles de la
santé, quelle que soit
leur situation : hospitalisation dans un établissement de santé, soins de suite et de réadaptation
,soins à domicile.
Ce principe a conduit à assurer un suivi scolaire au sein de grandes
structures hospitalières, notamment au niveau de l’enseignement du premier
degré.
Cependant, les progrès accomplis dans le domaine médical, en particulier
au niveau de la mise eb œuvre des traitements, permettent à de nombreux enfants
ou adolescents atteints de troubles de la santé évoluant sur une longue période
de bénéficier d’alternatives à l’hospitalisation en établissement de
santé(traitements ambulatoires, hospitalisation à temps partiel,
hospitalisation à domicile).
D’autres sont accueillis en école de plein
air ou en établissements de soins de suite et de réadaptation.
Les mesures permettant de favoriser l’intégration scolaire de ces
jeunes, tout en garantissant la continuité des soins, passent par la mise en
place d’un projet d’accueil individualisé, dans les conditions précisées par la
circulaire n° 93-248 du 22 juillet
1993.
Pour les jeunes et les adolescents qui ne peuvent, compte tenu de leur
état de santé, être accueillis dans l’établissement scolaire où ils sont
administrativement inscrits ou dans une structure assurant un suivi scolaire,
les dispositifs d’assistance pédagogique à domicile doivent être développés.
Dans la mesure où les enseignants affectés par l’éducation nationale
dans les établissements de santé ne suffisent pas à assurer le suivi
pédagogique à domicile, il est nécessaire de faire appel à des enseignants du
premier et du second degré exerçant dans les écoles, les établissements publics locaux d’enseignement
et les établissements privés sous contrat, de telle sorte que les élèves
concernés soient en mesure de poursuivre les apprentissages scolaires, dans la
perspective d’une reprise d’études réussie dans les conditions ordinaires de
scolarisation.
L'analyse des expériences déjà menées permet de définir les conditions
indispensables à la réussite du fonctionnement d’un réseau d’assistance pédagogique à domicile, au
premier rang desquelles figurent la mise en place d’une organisation départementale
efficace et l’action coordonnée de plusieurs partenaires.
Ce dispositif ne saurait évidemment interdire l’intervention de personnes
privées, bénévoles ou non faites à la demande et sous la responsabilité des
familles.
I – Le réseau d’assistance pédagogique à domicile
Pour
l’organisation d’un réseau d’assistance pédagogique à domicile en faveur des
enfants et adolescents atteints de troubles de la santé ou gravement
accidentés, un certain nombre de conditions apparaissent nécessaires :
1-1 La prise en compte d’un
certain nombre de démarches.
Celles-ci englobent la réception des demandes d’assistance pédagogiques
à domicile, les différentes prises de contact nécessaires (avec les familles,
le chef d’établissement ou le directeur d’école, le service hospitalier, les
enseignants), la mise en route de l’assistance pédagogique à domicile, son
déroulement et la bonne adaptation de l’élève à son retour dans son
établissement.
1-2 Une organisation
départementale
Un comité de pilotage, présidé par l’inspecteur d’académie, réunit
l’ensemble des partenaires concernés par le suivi scolaire des élèves
bénéficiant d’une assistance pédagogique à domicile. Sa composition doit être
souple et s’adapter au contexte local.
Un coordonnateur départemental, désigné par l’inspecteur d’académie, et
clairement identifié veillera à l’efficacité du fonctionnement du réseau.
1-3 Le partenariat
Différents partenaires sont impliqués dans la mise en œuvre du
dispositif. A l’heure actuelle, des associations interviennent dans certains
départements. Les associations peuvent en effet apporter un concours utile à la
mise en œuvre des démarches définies au 1-1, les conditions de leur
intervention devant être précisées dans une convention passée avec l’inspecteur
d’académie. Elles doivent, pour
intervenir dans le dispositif, justifier d’un agrément délivré, soit par
le conseil national des associations éducatives complémentaires de
l’enseignement public (CNAECEP), soit par le conseil académique des
associations éducatives complémentaires de l’enseignement public (CAAECEP). Un
partenariat avec les organismes d’assurance maladie, notamment les caisses
primaires d’assurance maladie, et les mutuelles ainsi qu’avec le conseil
général peu être utilement recherché.
1-4 Les modalités de
l’assistance pédagogique à domicile.
Sur ordre de mission de l’autorité compétente, et en fonction des
besoins identifiés, l’assistance pédagogique à domicile est assurée par :
L’instituteur, le professeur principal ou des professeurs habituels de
l’élève qui assurent ces fonctions en dehors de leur temps de service et sont
rémunérés en HSE (cette procédure se révèle particulièrement efficace car elle
permet de maintenir le lien avec l’établissement scolaire) ;
D’autres enseignants volontaires, rémunérés comme dans le cas précédent
en HSE ou, pour ce qui concerne les enseignants publics bénéficiant d’une
décharge partielle de service, assurant ces fonctions pour partie sur leur
horaire de service.
Les enseignants des établissements de santé et des écoles de plein air,
dont l’emploi du temps est aménagé en conséquence, peuvent également assurer
une assistance pédagogique à domicile.
Il convient enfin de rappeler le rôle que joue le CNED pour assurer une
scolarité aux enfants atteints de pathologies chroniques, lorsque le maintien à
domicile se prolonge.
Dans ce cas cependant, l’accompagnement par un enseignant apparaît
souhaitable pour effectuer un travail de répétiteur.
1-5 Une large information
Une information sera assurée auprès des
écoles, des établissements du second degré et des parents d’élèves ainsi que
plus largement auprès des établissements hospitaliers, des milieux médicaux et
associatifs.
1-6 Accès d’un élève au
dispositif
Le
directeur, le chef d’établissement ou la famille saisit l’inspecteur
d’académie. Il appartient au médecin conseiller technique de l’inspecteur
d’académie ou au médecin de l’éducation national chargé de l’établissement où
l’élève est scolarisé, au vu du certificat médical du médecin traitant, de
préciser si l’état de santé de l’enfant requiert l’intervention du dispositif.
Le comité départemental de pilotage détermine les modalités d’action les plus
appropriées.
II – Organisation des enseignements
La mise en
œuvre des modalités particulières de l’enseignement à domicile prend en compte
les exigences du traitement médical de l’élève et la fatigue qu’il entraîne. Le
rythme du travail scolaire s’adapte aux contraintes de son état de santé.
L’enseignement à domicile a pour objectifs principaux :
-
De
permettre à l’élève malade ou accidenté de poursuivre les apprentissages
scolaires indispensables, en évitant ainsi des ruptures de scolarité trop
nombreuses, ce qui permet un retour en classe sans décalage excessif dans les
acquisitions scolaires. Il ne s’agit pas, bien
évidemment, d’assurer l’enseignement de l’ensemble des disciplines
habituelles mais de développer les compétences fondamentales qui permettent la
poursuite du cursus scolaire ;
-
De
mettre l’élève, face à des exigences scolaires, dans une perspective
dynamique : les apprentissages peuvent ainsi contribuer à l’amélioration
de l’état de santé ;
-
De
maintenir le lien avec l’établissement scolaire habituel de l’enfant ou de
l’adolescent et avec ses camarades de classes. Si cette relation est facilement
assurée lorsque le suivi à domicile est réalisé par le maître ou un professeur
habituel de l’élève, le lien devra être mis en place chaque fois que
l’enseignement ou le suivi est assuré par un autre enseignant.
Je souhaite que les
autorités académiques mettent tout en œuvre pour que des dispositifs
d’assistance pédagogique à domicile soient créés pour la rentrée 1998, sans
pour autant modifier le fonctionnement des réseaux existants qui répondent déjà
adéquatement aux besoins.
Le ministre déléguée chargée
de l’enseignement scolaire
Ségolène Royal
ANNEXE
Quelques affections de
référence à titre indicatif
-
Affections
métaboliques héréditaires
-
Arthrite
chronique juvénile
-
Asthme
et autres affections respiratoires chroniques
-
Cancers
-
Cardiopathies
-
Diabète
-
Epilepsies
-
Hémophilie
-
Autres
maladies hématologiques
-
Insuffisance
rénale
-
Maladie
de Crohn
-
Mucoviscidose
-
Myopathies
et autres maladies dégénératives
-
Transplantations
d’organes
-
Syndrome
d’immunodéficience acquise
-
Pathologies
traumatiques graves
|