L'autosurveillance de la coagulation est-elle payante ?
C'est une histoire assez caractéristique de celles que les économistes de la santé aiment à décrire :faut-il rembourser les instruments d'autosurveillance de la coagulation du sang pour les malades sous AVK, sachant qu'une telle décision pourrait coûter près de 1 milliard d'euros à l'Assurance maladie ?
La réponse paraît découler simplement de l'analogie qu'il est possible de faire avec les dispositifs d'autosurveillance de la glycémie chez les diabétiques, qui sont remboursés depuis longtemps à 100% par l'Assurance maladie.
La fiabilité de ces appareils d'automesure de la coagulation sanguine qui s'exprime aujourd'hui en INR est largement démontrée, et les deux industriels qui les diffusent en France (Roche Diagnostics et INRatio-Hemosense) en ont obtenu le remboursement dans plusieurs pays d'Europe, comme en Allemagne et aux Pays-Bas.
En leur faveur, ces petites machines individuelles sont créditées de nombreuses qualités : elles contribueraient de manière significative au confort et à la sécurité des patients, permettraient de raccourcir les durées d'hospitalisation, d'éviter des déplacements inutiles dans des laboratoires de biologie médicale et des prélèvements par des infirmières à domicile, et seraient même plus fiables que les nombreux petits laboratoires qui imposeraient des délais pour regrouper des échantillons...
Malgré ces avantages incontestables et la demande pressante de nombreux spécialistes de la chirurgie cardiovasculaire et de la coagulation sanguine, en France, la situation reste pour l'instant figée dans un compromis qu'il est inté-ressant d'analyser, car il illustre bien la subtilité des décisions en santé publique.
Sous couvert d'un développement de l'éduca-tion thérapeutique Ce compromis repose d'abord sur l'accord, donné en 2008, à la prise en charge de ces appareils pour les enfants de moins de 18 ans opérés du coeur. Mais le nombre d'enfants ...
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