THE Wolf Parkinson White Tout d'abord, un aspect scientifique et médical : Le Wolf Parkinson White est une arythmie cardiaque appelée également syndrome de pré excitation familiale. C'est quoi ? L'existence entre l'oreillette et le ventricule d'une voie de conduction anormale. Il s'agit du Faisceau de Kent. D'autres faisceaux peuvent exister aussi. Ce qui paraît étonnant, c'est que la majorité des porteurs de WPW font rarement des crises de cette maladie. A noter sur un cœur normal, le seul contact électrophysiologique entre oreillette et ventricule est réalisé déjà par un faisceau appelé Faisceau de His. C'est une sorte de fil électrique qui permet au ventricule de suivre le rythme de l'oreillette. Les oreillettes sont reliées aux ventricules par du tissu fibreux, étanche aux ondes des oreillettes. Le WPW, par la présence du Faisceau de Kent, court-circuite le nœud auriculo-ventriculaire. On peut le détecter sur l'électrocardiogramme (si le Faisceau de Kent est du bon côté du cœur) par un espace PR court et un aspect anormal QRS dû à des ondes delta. La médecine et la recherche ayant évolué; on parle de radiofréquence sans anesthésie pour détruire le Faisceau supplémentaire et malvenu. (Kent) En revanche, ce qui est encore étranger, c'est la cause de cette malformation. Certains pensent qu'elle serait d'origine génétique, d'autres qu'elle proviendrait d'une transmission autosomique dominante, c'est-à-dire qu'une famille faisant des crises de tachycardie pourrait transmettre ceci en plus aux générations suivantes. Voilà pour l'aspect médical et je pense qu'une liaison avec les autres sites en traitant serait plus judicieuse. Pour ma part, on m'a découvert le WPW à l'âge de 12 ans. J'étais totalement asymptomatique. Aucun essoufflement, aucune palpitation, aucune crise de tachycardie. Je faisais du sport de haut niveau (championnat de France de Gymnastique Rythmique et Sportive) et il est arrivé un accident au club de basket. Un jeune homme est décédé sur le terrain. L'autopsie a révélé un cœur à l'envers. Du même coup, tous les sportifs de Vitrolles Sport sont passés à une visite médicale sportive et poussée. C'est là que j'ai subi mon premier électrocardiogramme. Le médecin m'a fait sortir assez précipitamment et a fait entrer mes parents. Je ne vous raconte pas ma peur soudaine. Il devait y avoir quelque chose pour que l'on ne veuille pas m'en parler. Ensuite, il m'a fait entrer de nouveau, ma mère venait de lui passer un savon, car elle considérait que j'étais capable de comprendre. Bilan des courses : Il me parle du WPW en me rassurant "Ne vous inquiétez pas dans certains cas c'est mortel, d'autres entraînent des syncopes et puis, dans certains cas, il ne se passe rien du tout. Et le jour, où vous voudrez avoir un enfant, il vous faudra un cardiologue en permanence derrière vous". Bonjour l'ambiance pour une enfant de 12 ans qui ne ressent rien ! Deux mois d'arrêt, une semaine à l'Hôpital Cardiologique CANTINI de Marseille sous la surveillance du Professeur Lévy. Examens à l'effort, deux sondes une au bras, une dans l'aine et un examen de perméabilité du faisceau de Kent durant 4 heures où ils ont déclenché une crise de tachycardie de 7 min avec une pointe de 270 battements/min. Ils ont essayé également le médicament préventif bêtabloquant au cas où. Ils ont été très sympa et ont très bien répondu à mes questions. Des dessins simples et explicatifs, des tuyaux de grand-mère donnés par le professeur lui-même "Si tu as une crise de tachycardie, tu fais comme si tu allais à la selle. Le cœur est un muscle, si tu le contracte et que tu desserres doucement ton cœur reprendra un rythme normal". Il est vrai que je n'étais pas dans un service de cardiopédiatrie, donc j'étais noyée dans les cardiopathies acquises et les personnes âgées, les pontages. De plus, les résultats des examens étaient positifs. Le Faisceau de His faisait bien son boulot et le Faisceau de Kent n'était pas trop perméable. Il n'était donc pas question d'opération à cœur ouvert au Canada (les résultats étaient meilleurs là-bas), ni de syncopes à répétitions. J'ai pu reprendre une vie normale. On a sondé mes parents pour savoir lequel transmettait cette dégénérescence. Premiers électrocardiogrammes pour eux aussi et c'est mon père qui a le PR trop court, sans Faisceau de Kent. Il est vrai que de ce côté de la famille, les crises de tachycardie sont monnaie courante. (étrangement sauf mon père) Je suis soulagée de savoir que je suis dans les 5% de WPW sans gravité, mais d'autres doivent subir des interventions. Et puis mon enfant (celui que j'aurais un jour) n'aura peut-être pas cette chance, donc je vis en me tenant informée des évolutions de ma maladie. Voilà, je pense avoir donné un petit témoignage de ce que je suis médicalement parlant. Mickey |